Les enchaînements et "Taolu" à mains nues

Notre écoles comporte 8 taolu à mains nue, les 4 premiers sont de niveau élémentaire les 2 suivant de niveau intermédiaire, les 2 derniers sont des taolu supérieurs dont l'apprentissage est abordé après l'obtention de la ceinture noire.

A ces 8 formes d'étude, s’ajoute 3 enchaînements plus courts supplémentaires, accentuant la mise en relief de certains principes tactiques.

Si dessous : la nomenclature des taolu de l’école kungfu Binhdinh :

  • Tu Mon Quyen - Boxe des 4 portes
  • Tu Tru Quyen - Boxe des 4 stabilités
  • Manh Ho Quyen - Boxe du singe et du tigre
  • Ho Hac Quyen - Boxe du tigre et de l’oiseau
  • Thap su Quyen - Boxe des 10 moines
  • Thanh Son Quyen - Boxe de la montagne sacrée
  • Phung Hoang Quyen - Boxe du phénix
  • Nqu Hanh Quyen - Boxe des 5 éléments

Abordé au rythme de un par ans, l'étude de ces enchaînement codifié, permet à nos élèves, de développer leurs capacités foncières : endurance, rapidité, puissance, souplesse, tout en abordant les principes et stratégies, qui font la richesse et la spécificité de notre style de combat.

Expression d’une pédagogie vivante, cette tradition d’enseignement à pour avantage d'enrichir subtilement l'interaction entre le professeur et l'étudiant. En effet, si l’expert perçoit l’essence des techniques martiales dans l'exécution d’une forme traditionnelle codifiée, le profane lui ne discerne que difficilement la signification des gestes. La connaissance est comme cryptée, empaquetée dans l'enchaînement des techniques et postures, les mouvements ne sont pas réellement utilisables en l'état. A charge du professeur, de permettre (ou pas) d'accéder au sens profond de la gestuelle enseignée, à charge de l'élève de, par son engagement et son attitude, donner envie au professeur de lui livrer le pourquoi du comment de tel ou tel mouvement.

Différents ateliers dynamiques, issus de l'exposition des principes découverts, pourront par la suite êtres introduits dans le déroulement du cours. Par cette occasion, la connaissance ancestrale reprendra souffle dans le corps des étudiants, et cet héritage, ainsi revitalisé, deviendra effectif à leur usage. Ils pourrons dans les pratiques d'échanges semi-libres, en affiner la maîtrise, puis, dans le combat libre, en éprouver l’efficacité.

Plus tard, à celui qui, pris de passion, et ayant poussé suffisamment son étude, désire le faire, cette l’enseignement oral codifié, permettra de perpétuer notre école..

Un autre avantage de l'étude des ”taolu”, est que, si ils permettent au professeur, de discrètement différer la transmission des aspects de sa technique qu’il ne souhaite pas transmettre immédiatement, à un élève lui paraissant manquer du caractère ou de la maturité requise, ils permettent tout de même à cet étudiant de travailler à progresser sur le plan technique et humain, passage obligatoire vers l'établissement de la confiance nécessaire à une future révélation. Car, que la gestuelle soit comprise, ou non, la répétition de son exécution correcte garantie, l'apparition chez le pratiquant résolu, assidu, méritant, de ce que l’on appelle : «le corps martial réalisé». Pur résultat de la richesse de cette science des combattants de l'ancien temps, ce corps libéré de lui même, apte à la santé, à la solidité, à la rapidité et à la puissance, constituera immanquablement l’écrin d’un esprit apaisé par la certitude de sa capacité à agir.

Ainsi, comme vous l’avez probablement déjà compris, si les “taolu” de notre école sont bel et bien un dictionnaire technique, ils sont aussi, et parfois surtout, un outils raffiné de formation corporelle et psychique.

A l’image du forgeron, sublimant le métal pour le rendre solide, brillant, tranchant, et qui, ayant terminé son oeuvre se contemple heureux dans le reflet de la lame qu’il vient de sortir de terre, l’élève s'adonnant sérieusement à l’entraînement, travaille à se transmuter, à se parfaire. Aussi lui sera t-il permis d'éprouver la paisible satisfaction de celui qui, comme il se donne la peine d'évoluer sincèrement, se sent pleinement vivre.

Concernant l’esthétique qui doit effectivement se dégager de l'exécution correcte de l'exercice, elle doit, selon moi, avoir pour origine, l'expression flamboyante de l'énergie du corps martial déployé, et non, comme on le vois parfois, l’ajout artificiel de comportements de gymnastes, à vocations spectaculaires. Présenter la forme en temps que fond, fait perdre le sens profond de la discipline, et la ramène au rang d’une simple démonstration acrobatique, teintée de folklore asiatique, ce qui me semble pour le moins dommage.



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